« La fédéralitude est un courant de pensée avant-gardiste, progressiste, social, humaniste et humanitaire qui vise à concilier la recherche de l'unité propre à toute à société et le respect de la diversité (culturelle, linguistique, ethnique, religieuse, etc.) dans les États multiculturels. Elle préconise une organisation de l'État favorable à la préservation de la diversité et à la protection des minorités en s’appuyant sur quatre principes fondés sur le consensus et la coopération: 1- le fédéralisme et la subsidiarité ; 2- un gouvernement collégial à présidence tournante ; 3- la démocratie directe et ; 4- une armée de réservistes encadrée par des professionnels, régie par la neutralité et éduquée à la paix. » José Mene Berre
2. Gouvernement collégial à Présidence tournante
Dans les Etats africains postcoloniaux, les populations votent périodiquement (tous les 7 ans en moyenne) un Président de la République, chef de l'Etat, au suffrage universel direct...
C'est un poste très convoité car le Chef de l'Etat a des pouvoirs très étendus.
Les Etats africains étant composés de plusieurs ethnies, les candidats au poste de Président de la République ont tendance s'assurer le maximum de voix en s'appuyant sur leurs "sympathisants naturels" qui sont les membres de leur ethnie.
Le poste est si juteux que ceux qui réussissent à le prendre refusent souvent de céder la place (on parle de refus de l'alternance ou de l'envie de perdurer au pouvoir... qui sont les premières caractéristiques de régimes dictatoriaux).
Dans tous les cas, cette course au pouvoir suprême de la nation est la cause de nombreux troubles, de coups d'Etat, d'affrontements inter-ethniques, etc.
On appelle cela l'instabilité institutionnelle.
C'est l'une des causes de la misère de l'Afrique.
Un Gouvernement collégial à Présidence tournante est un gouvernement au sein duquel le pouvoir executif est confié, non pas à une seule personne, mais à une équipe dont les membres tournent périodiquement pour assurer la direction de l'Exécutif.
La Suisse, Etat qui existe depuis 1291 et qui s'est dotée d'une constitution fédérale depuis 1848, a trouvé un antidote au pouvoir d'un seul.
En Suisse, c'est le Parlement qui élit le gouvernement. Ce gouvernement est un collège de 7 membres élus pour 4 ans. Ce sont 7 conseillers fédéraux. Chacun d’eux est à la tête d’un des 7 ministères (appelés départements). Ils prennent les décisions ensemble et dans le consensus. Le président de la Confédération est un des membres du collège. Il change chaque année! Les charges ou fonctions du Président sont essentiellement représentatives. Il ne jouit pas de privilèges particuliers ou exceptionnels. Lors de la prise de décisions, sa voix a la même valeur que celle de ses pairs. Il n’existe pas de premier ministre. Le collège doit représenter équitablement les diverses régions et les communautés linguistiques. Comme pour le Conseil fédéral (gouvernement fédéral) le gouvernement des Cantons (gouvernement local) est régi par le principe de collégialité à présidence tournante.
Par ce mécanisme, les mots "coup d'Etat, non-alternance au pouvoir, culte de la personnalité, etc." n'ont pas de sens en Suisse.
La paix règne et les affaires florissent !
D'autres dispositifs complètent ce mécanisme de régulation du pouvoir. Ce sont la démocratie directe et l'armée de milice (ou armé de réservistes) !